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Une nouvelle stratégie nationale pour les perturbateurs endocriniens

Environnement & qualité - Environnement
Public - Environnement
12/09/2019
Alors qu’un récent rapport de Santé publique France pointe du doigt la forte présence de perturbateurs endocriniens (PE) dans le quotidien des français, le gouvernement travaille depuis janvier à une nouvelle stratégie sur ces polluants responsables de modifications du système hormonal. Retour sur quelques mesures phares.
Phtalates, bisphénols, parabènes, autant de substances présentes dans l’organisme pouvant accroître le risque de cancers et de malformations chez les fœtus. Souhaitant lutter contre ces risques, le gouvernement a publié la seconde stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, début septembre. Elle s’articule autour de deux grands axes : la protection de l’environnement et de la population, et l’amélioration des connaissances.



Faciliter et encourager la recherche scientifique sur les PE en tant que substances (actions n° 1, 2, 3, 37, 41, 42, de 43 à 49)
Ces actions viennent proposer une priorisation des substances à surveiller, dont les effets devront être réévalués régulièrement au titre des règlements européens (notamment au titre du Règl. (CE) n° 1907/2006 du 18 décembre 2006, dit REACH). Sont également encouragées une meilleure coordination entre les agences (ANSM et Anses) et la communauté scientifique pour effectuer des évaluations des risques et des recommandations ainsi qu’une plus grande intégration des parties prenantes. Enfin la création d’une cartographie des recherches en cours dans le domaine de la santé est prévue.

Protéger et informer les citoyens (actions 5, 6, 7, 35, 36, 38, 39, 40)
On retrouve notamment des mesures pour renforcer les obligations d’étiquetage de produits contenant des PE ; la possibilité d’organiser des journées d’animations et plus globalement de prévoir des actions de sensibilisation auprès du grand public et dans les établissements scolaires. La stratégie propose aussi de susciter l’engagement volontaire des industriels et des distributeurs et de les guider dans leurs changements afin qu’ils suppriment les PE de leurs produits ou au moins les remplacent par des substituts.

Améliorer la formation des professionnels sur les risques (actions de 8 à 12)
Parmi ces actions, on peut citer l’intégration de contenus pédagogiques sur les PE pour les établissements scolaires et dans certaines formations de l’enseignement supérieur ; l’organisation des formations continues pour tous les professionnels, y compris les agents territoriaux mais surtout pour les professionnels de santé afin qu’ils sensibilisent leurs patients.

Améliorer la connaissance et la surveillance sur l’imprégnation de l’environnement des perturbateurs endocriniens (actions de 14 à 28, 50)
C’est l’une des thématiques les plus développées. Elle comporte des points communs avec la première catégorie « Faciliter et encourager la recherche scientifique » mais se concentre plus sur les effets que sur les substances en elles-mêmes. Elle prévoit, entre autres, des actions de recherche du lien entre l’exposition et l’imprégnation avec notamment la mise en place de systèmes de surveillance de l’air, du sol, de l’eau, des rejets industriels ou d’autres activités perturbatrices endocriniennes. Cette thématique liste aussi une surveillance des substances présentes dans les objets de consommation à destination de personnes vulnérables et des expositions subies par les produits alimentaires. Enfin, la catégorie englobe aussi des actions liées à l’étude de l’impact des PE sur la faune sauvage, le développement d’un réseau national de laboratoires et d’une plateforme nationale de données pour la biosurveillance.

Préserver et restaurer l’environnement : (actions 29, 30, 31) Cet objectif passe notamment par la mise en place de mesures de gestion pour les sols, des eaux de surface et des eaux en amont et en aval des stations de traitement des eaux usées.

Harmoniser la réglementation et la stratégie à l’échelle européenne (actions 32, 33, 34)
Sans surprise et toujours dans une idée de coordination, la seconde stratégie prévoit une harmonisation de la définition et de la gestion des PE ainsi qu’un contrôle plus poussé des produits importés.
 
Source : Actualités du droit